Naissance et évolution du royaume

Vodoun
Sculpture en bronze représentant la tête d’un des jumeaux de la divinité Avessan

 

Après la fondation d'Akron, de nombreuses tribus nigérianes vinrent y rejoindre leurs compatriotes. Plusieurs d'entre elles, dans l'intention de trouver de vastes terres à cultiver, allèrent vers l'Ouest fonder le village de Djassin.

A la fin du 16èmesiècle, les communautés yorubas s’installèrent en bordure de la lagune de Porto-Novo créant deux villages : Djassin et Akron. Ainsi était né Ajacè. Il eut par la suite une évolution remarquable de cette cité ; une évolution qui l’a dotée d’une richesse culturelle immense.

En effet, TÊ-Agbanlin aurait émigré vers le Sud-est d’Allada pour échapper à l’influence du royaume d’Abomey fondé par l’un des trois frères du roi adja. Il demanda l’hospitalité à Atawé-Ahouanwa alors roi d’Accron. Ce dernier lui accorda un terrain de la taille d’une peau d’antilope au quartier sokomey. TÊ-Agbanlin découpa la peau en fines lanières et, en joignant les morceaux, occupa un domaine plus vaste. Cette ruse serait à l’origine du mot « Tè-agbanlin » qui désignerait pour certains l’antilope. A peine installé, il fit construire sa demeure qu’il baptisa Hogbonu. Devenu chef de terre, il distribue à ses compagnons des terres en friche. Dans tous ces futurs quartiers sont installés les vodouns apportés d’Allada. TÊ-Agbanlin, une fois bien installé, mit tout en œuvre pour prendre le pouvoir au roi Atawé et y parvint. Il fonda alors le royaume de Hogbonu qu’il dirigea pendant 41ans. Le roi crée un marché quotidien à proximité de sa résidence, conformément à la tradition yoruba. Après lui, il eut plusieurs autres rois. Avec l’avènement de la traite négrière, le royaume obtint une nouvelle appellation de la part des Portugais. Cette appellation, Porto-Novo, a été attribuée à Hogbonu en 1752 par le Portugais Eucharistus Campos, en raison de la forte ressemblance de Ajacè avec une cité portugaise, Porto. Une autre version lie cette appellation au commerce des esclaves par les Portugais ; Porto-Novo signifierait donc " nouveau port."

Quand la traite fut abolie au Brésil, Porto-Novo accueillit le retour de ses fils ‘’afro-brésiliens’’ partis auparavant en Amériques en tant qu’esclaves, à l’instar des autres villes du Dahomey. Une nouvelle couche sociale fut formée.  Avec la colonisation, la ville de Porto-Novo est désignée comme étant la Capitale Administrative du Dahomey et abrita le Palais des Gouverneurs. Ces colons mirent fin à la royauté. Désormais, n’existeront que des chefs traditionnels désignés par le colon.